Nous sommes des accompagnateurs du changement. Nous allons à la découverte de la personne qui vient à nous pour lui ouvrir de nouveaux horizons en accord avec son désir profond : un changement de point de vue, de cap, de certitudes et parfois, de vie. Cela peut, évidemment, provoquer des turbulences dans sa vie et parmi ses proches.

On parle de manipulation mentale lorsqu’un individu ou un groupe d’individus exerce une tentative de prise de contrôle de l’esprit et du comportement d’une personne ou d’un groupe, en usant de techniques dites de persuasion ou de « suggestion mentale », en cherchant ou non à contourner les capacités critiques et/ou d’autocritique de la personne, c’est-à-dire sa capacité à juger ou à refuser des informations ou des injonctions.  Wikipédia

Ceci est non éthique et opposé à la définition du Coaching que nous pratiquons : « Coacher un individu, c’est l’amener, par le questionnement, à découvrir son potentiel pour le conduire vers l’autonomie de choix ! C’est ouvrir en lui un espace du possible en clarifiant avec lui ses objectifs personnels ou professionnels.»

Un accompagnement de Coaching va donc permettre à celui qui le reçoit, de réfléchir de façon structurée à ce qui le limite dans la mise en place de son objectif. C’est le Coaché qui est aux commandes et le Coach, au service.

John Grinder, un des co-fondateurs de la PNL, exprime dans le « Psychologie Magazine » de ce mois de juin, que toute communication est manipulation. La question à se poser alors est : « Suis-je éthique ou non éthique dans ma communication ? »

Comment accompagner au mieux nos clients de façon éthique ?

Avant tout entretien de Coaching, il est important de bien poser le cadre. De même, pendant les séances, quand nous utilisons des techniques verbales ou « spatiales » avec nos clients, l’explication et les règles du jeu permettent à la personne de se sentir respectée et de savoir où elle va.

Dans ce cadre, les valeurs essentielles qui nous guident sont : le respect de soi, le respect de l’autre, la confiance en soi, la confiance en l’autre et l’écoute bienveillante. L’honnêteté intellectuelle et l’humilité sont aussi indispensables.

Voici quelques trucs utiles pour toute relation d’aide :

  • Annoncez toujours le cadre de travail et les valeurs qui seront les fondements de votre relation professionnelle
  • Quand vous recherchez l’objectif de travail, vérifiez qu’il soit « écologique » (respectueux de l’environnement) pour la personne, son entourage familial et/ou professionnel et pour la planète
  • Veillez à toujours demander l’autorisation de faire une suggestion ou un exercice
  • Reformulez ce que vous avez compris, vous éviterez l’interprétation
  • Vérifiez que ce que vous dites est « parlant » pour l’autre et s’il n’est pas en accord, passez à autre chose
  • Rappelez-vous que le Coach ne doit pas parler plus de 30%, c’est le client qui a sa solution et qui la verbalise
  • Chaque fois que vous pensez manquer de solution pour votre client, c’est que vous êtes dans votre monde intérieur et non à son service, ayez l’humilité de garder le silence
  • En fin d’entretien, vérifiez toujours que la personne s’est sentie respectée et qu’elle a avancé sur son chemin d’évolution

C’est quand le Coach énonce des vérités, des ressentis sans vérifier, ou qu’il donne des solutions, qu’il prend le pouvoir sur l’autre…

Pour éviter cet écueil, la supervision est une aide efficace. C’est un lieu de ressourcement et d’ouverture à de nouvelles perspectives pour les Coachs qui désirent améliorer leur savoir faire et leur savoir être. Oser se faire superviser avec humilité est le chemin vers un accompagnement professionnel éthique et bienveillant pour le client.

Le pouvoir des mots : éthique ou non éthique ?

Soyons vigilants avec les mots que nous utilisons dans la vie de tous les jours. Nous entendons beaucoup les mots : manipulateur, harceleur, secte, gourou avec plus ou moins d’émotions et de dérision. Tous ces mots sont lourds de pouvoir et ils ne sont pas compris de la même façon par tous. Il y a autant d’interprétations que d’expériences personnelles.

Ne plaisantons pas avec ces mots.

Le mot « secte » est utilisé avec mépris et dérision, chaque fois que l’on évoque une nouvelle approche d’aide qui fonctionne sans preuves scientifiques. C’est un mot « poubelle » qu’on utilise par manque de connaissance et par peur d’être, soi-même, manipulé. En Coachs responsables, choisissons d’autres sujets d’humour. Les sectes ont fait trop de mal à des individus et des familles, à nous d’utiliser notre discernement dans le choix de nos mots. Nous devons être capables d’accompagner ceux qui en sont victimes avec beaucoup de respect.

Conclusion

Nous sommes des personnes ressources et notre formation de Coach nous a sortis de l’ignorance pour accompagner les individus vers leur autonomie avec congruence et professionnalisme.

Alors dans notre « attitude Coach » de tous les jours, demandons-nous : éthique ou non éthique ?

Isabelle Wats, Professional Certified Coach (ICF)